Marcel van der Voort est passionné par la technologie, un outil précieux permettant d’optimiser et d’automatiser ses processus d’exploitation. « Notre recherche d'une lumière de culture efficace pour nos lys en pot a commencé en 2015 », rappelle-t-il. « L’éclairage Full LED était en plein essor, mais cela n’était pas encore rentable. Fin 2020, le marché de l’énergie est devenu plus dynamique, offrant de meilleures perspectives. Un an plus tard, nous avons réalisé des essais pour affiner notre perception ».
Les tests ont été menés dans un seul compartiment, avec un éclairage SON-T (référence), SON-T + LED et Full LED avec lumière rouge et bleue. « Rétrospectivement, nous sommes allés trop vite en besogne », reconnaît l’entrepreneur. « Nous n’avions pas encore la lumière rouge lointain, la préparation n'était pas optimale et nous disposions de trop peu de temps et de connaissances. Nous avons eu d’importants frais de formation, mais grâce à l’accompagnement du bureau de conseil Ledgnd et de Plant Lighting, entre autres, nous avons pu mener en 2022 des discussions plus précises avec nos partenaires, dont Mechatronix, Priva et Enthoven Installatietechniek. C'est pourquoi nous avons osé investir dans l’éclairage Full LED. »
Trois piliers
Dans un compartiment de 15 000 m2, l'installation SON-T a été entièrement remplacée par des lampes LED Mechatronix Coolstack à double driver et à intensité variable (1 000 W) avec une puissance maximale de 110 µmol/mm2/sec PAR [rouge, bleu et vert (blanc)] avec lumière rouge lointain contrôlable séparément. Marcel van der Voort s’est rendu compte dès le début qu'il lui faudrait plusieurs années avant de pouvoir utiliser l'installation de façon optimale, du fait des autres facteurs climatiques et de la gestion efficace de l'énergie.
« Acheter une installation LED c’est une chose, mais apprendre à l'utiliser, c’en est une autre », dit le chef d’entreprise. « Notre objectif est d’obtenir une culture en nous basant sur les données. Cela repose sur trois piliers. Le premier consiste en des données fiables sur les principaux facteurs climatiques et de croissance. Ces données doivent fournir une vision précise afin d’éviter tout dommage aux plantes. Le biocapteur de Vivent fournit des informations sur le stress des plantes, afin de pouvoir identifier et éliminer plus rapidement les causes. »
Commandes d'éclairage et de climatisation
Le deuxième pilier est axé sur l'optimisation des valeurs de consigne et des commandes dans l'ordinateur climatique, du fait de la gestion complexe de l'énergie. AAB soutient Van Schie dans le processus d'optimisation énergétique, les consultants Priva aident à intégrer la gestion de l'énergie dans Priva Connext, où sont également enregistrées les commandes d'éclairage et de climatisation.
Marcel van der Voort : « La récente mise à jour de la commande de stratégie d'éclairage I-20 offre davantage de possibilités, comme la modulation de l'éclairage LED ou la simulation du lever et du coucher du soleil. Nous allons en tirer parti. »
Le troisième pilier concerne une vision précise et en temps réel de la croissance des cultures. « Nous devons savoir comment la plante réagit aux conditions lumineuses et climatiques les plus diverses », explique-t-il. « Nous enregistrons ces informations avec les capteurs Priva-Aranet et les capteurs de la plante. »
Nouveaux tests et nouvelles perspectives
En concertation avec les experts concernés, une nouvelle série de tests a été lancée en novembre 2022. Cela a déjà fourni de nouvelles perspectives sur l’application de l’éclairage Full LED pour les lys en pot. « Une augmentation ou diminution en douceur de l’intensité lumineuse évite le stress aux plantes ; par conséquent, l'énergie est mieux transformée en croissance », explique l'entrepreneur. « Un deuxième point à retenir est que la lumière rouge lointain est bénéfique et mérite un contrôle séparé, pas nécessairement synchrone avec le spectre rouge, bleu et blanc. On sait aussi désormais qu'une phase de nuit par période de 24 heures est préférable pour la plante à plusieurs moments de repos, et que les plantes ne réagissent pas bien à des périodes d'éclairage supérieures à 17 heures. Bref, la plante nous apprend, via les capteurs, comment utiliser l'installation LED de façon optimale. »
Encore plus complexe
Cette année, une deuxième installation LED à intensité variable a été mise en place, avec une puissance d'éclairage légèrement supérieure, également de Mechatronix. Il s'agit d'une installation triple driver de 2 x 650 W, offrant 160 µmol/m2/sec. « Un driver contrôle deux lampes de chaque côté », explique Marcel van der Voort. « Cette installation a une répartition lumineuse encore plus homogène et offre 60 % de portée lumineuse en plus pour optimiser la lumière de culture, par rapport à la première installation. Nous pouvons réguler en continu la lumière rouge/bleue, blanche et rouge lointain, indépendamment les unes des autres. Nous pensons que la lumière blanche n'est nécessaire que pour assurer de bonnes conditions de travail ; nous ne l'utiliserons donc que lorsque des personnes travaillent, sur leur lieu de travail. L’idéal serait d’en laisser le contrôle à une balise électronique qui accompagne le personnel, mais ce n’est pas encore possible. »
L'entrepreneur se dit curieux de savoir comment les plantes réagissent à la lumière blanche complémentaire brièvement fournie. « Les biocapteurs me le diront sans aucun doute », observe-t-il.
Contrôle selon le RTR
Pour la prochaine saison d'éclairage, le producteur souhaite contrôler plus explicitement selon le RTR. « Une température supérieure en cas de rayonnement solaire élevé, une température inférieure en cas de rayonnement solaire faible », voilà comment il résume cette stratégie. « Nous pouvons ainsi mettre mieux à profit la chaleur, utiliser plus efficacement les écrans d’ombrage et avoir une durée de culture plus courte grâce à un éclairage complémentaire. Cela peut représenter jusqu'à trois semaines par culture en comparaison avec l’éclairage SON-T et les lignes de chauffage fixes. »
Van der Voort est convaincu qu'une intégration d’envergure de la gestion du climat (éclairage compris) et de l'énergie sera bien plus rentable que les économies d'énergie calculées. « La qualité des produits sera également améliorée », affirme-t-il. « Nous nous entretiendrons prochainement avec les consultants Priva pour affiner les contrôles d'éclairage et d'énergie dans Priva Connext. Nous avançons ainsi pas à pas et apprenons en permanence les uns des autres. C’est utile pour tout le monde, car les innovations se succèdent à un rythme effréné. »
Priva continue d'évoluer
Les fondamentaux du contrôle basé sur le ratio température/rayonnement sont intégrés à l'ordinateur Connext depuis longtemps. Priva continue néanmoins d'améliorer l'expérience utilisateur en optimisant la façon dont le Connext gère ces paramètres et en rendant le pilotage plus intuitif dans l'interface Priva Operator.
